La mise en scène de Bilan au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke impressionne!
Le Théâtre du Nouveau Monde impressionnait encore une fois son public lors de la présentation de Bilan par Marcel Dubé au Centre Culturel de l’Université de Sherbrooke dans une mise en scène de mardi passé. L’histoire, écrite il y a plus d’un demi-siècle déjà, plaît toujours à ses spectateurs, surtout grâce à l’incroyable groupe d’acteurs qui y participaient. Toutefois, l’oeuvre comportait aussi des défauts, autant d’un point de vue technique que structurel.
Les acteurs
Guy Jodoin (William) mène la pièce de manière convaincante en tant que père de famille conservateur: il n’y a pas un moment où l’on doute de sa crédibilité. Également, le jeu d’acteur de Christine Beaulieu (Monique) ainsi que celui de Rachel Graton (Suzie) émerveillent le public à cause de leur sincérité envers leur rôle. Toutefois, les personnages de Mathieu Quesnel (Bob), Rebecca Vachon (Élise) et Jonathan Morier (Étienne) m’ont semblé superficiels, comme s’ils lisaient un texte au lieu de croire ce qu’ils disaient.
Mise en scène
Le metteur en scène de la pièce, Benoît Vermeulen, tente de se réapproprier la pièce en ajoutant des aspects contemporains à la version originale de l’œuvre, tels des personnages qui prennent des photos sur un téléphone cellulaire et la présence d’un DJ à la fête de William, le personnage principal. Toutefois, ce désir de modernisation semble forcé et sans but évident. Les intrusions d’acteurs qui entrent sur scène pour prendre des photos des autres acteurs brouillent l’essentiel du message de la pièce et sont simplement inutiles. Peut-être le metteur en scène aurait-il dû écouter le personnage principal de la pièce et éviter la modernisation… Ceci étant dit, les costumes des personnages sont impeccables et, malgré les distractions modernes sur scène, ils nous replongeaient en 1960. Toutes mes félicitations à Linda Brunelle, conceptrice de costumes.
L’histoire
La pièce se déroule suite à la mort de Maurice Duplessis et à l’élection de l’équipe du tonnerre de Jean Lesage, donc dans une période d’agitation politique et idéologique. Ce qui reflète la période de tension qui avait lieu au Québec à cette époque est l'abondance de problèmes dans la vie des personnages principaux. Cependant, les incroyables péripéties que vivent la famille de William rendent l’histoire assez invraisemblable, ce qui distance le spectateur des personnages de la pièce. L’état politique dans lequel on se trouve est mis au clair dès le début de la pièce lorsqu’on observe l’inauguration de la carrière politique de William, et l’omniprésence des tensions sociales est difficile à manquer. N’étant pas vivante lors de cette période historique, je ne peux déterminer la justesse de l’état compliqué représenté. Toutefois, peu importe sa précision, l’histoire qui nous est présentée est à la fois captivante et émotive, et je la recommande fortement à quiconque désire vivre un retour dans le passé.